Modification du point de programme "La grande sécu : pour une réforme de la prise en charge des frais de santé par l'Assurance maladie"
Le point de programme La grande sécu : pour une réforme de la prise en charge des frais de santé par l'Assurance maladie a été ajouté au programme en mai 2022 sur la base du scénario 3 du rapport du HCAAM de janvier 2022. Le point de programme propose, entre autres, que "Les médicaments ayant prouvé leur efficacité sont remboursés à 100 pour cent." C'est à dire que tout médicament dont les propriétés curatives, préventives ou de diagnostic revendiquées sont confirmées par des études d'efficacité de qualité devraient être complètement pris en charge par l'assurance maladie obligatoire (AMO). En réduisant l'intérêt d'un médicament à son efficacité, une telle proposition engagerait l'AMO à rembourser un grand nombre de produits revendiquant un effet thérapeutique avéré mais dont l'utilité est faible voire nulle. A titre d'exemple à l'heure actuelle les médicaments contenant du sildénafil ne sont remboursés que pour les patients dont les troubles érectiles sont causés par des pathologies bien précises, dans le scénario proposé par le point de programme actuel ils seraient systématiquement pris en charge car efficaces. De même, un hypothétique médicament anti-somnolence dont le principe actif serait de la caféine devrait, dans un tel scénario, être remboursé. Rappelons que pour qu'une marchandise soit considérée comme un médicament par la loi il lui suffit d'être présentée comme telle. Rajoutons que le rapport ayant inspiré l'adoption de ce point de programme suggère, dans l'hypothèse d'une application du scénario concerné, de mettre fin à la prise en charge par l'AMO de médicaments dont le service médical rendu est faible ou modéré (donc des médicaments efficaces).
Considérant la formulation actuelle maladroite, il est proposé la modification suivante :
Dans le point de programme "La grande sécu : pour une réforme de la prise en charge des frais de santé par l'Assurance maladie" la phrase suivante est supprimée
Les médicaments ayant prouvé leur efficacité sont remboursés à 100 pour cent.
Dans le point de programme "La grande sécu : pour une réforme de la prise en charge des frais de santé par l'Assurance maladie" la phrase suivante est ajoutée
L’assurance maladie rembourse à 100 pour cent tous les médicaments présentant un intérêt thérapeutique avéré.
10 arguments
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le 27/10/2024 à 16:23Exposé des motifs
Le point de programme [La grande sécu : pour une réforme de la prise en charge des frais de santé par l’Assurance maladie](Parti Pirate - La grande sécu : pour une réforme de la prise en charge des frais de santé par l'Assurance maladie PourcentsC3 PourcentsA9cu#:~:text=grande+s PourcentsC3 PourcentsA9cu) a été ajouté au programme en mai 2022 sur la base du scénario 3 du [rapport du HCAAM de janvier 2022](https://www.securite-sociale.fr/files/live/sites/SSFR/files/HCAAM/2022/Rapport Pourcents20HCAAM- Pourcents20Quatre Pourcents20scenarios Pourcents20articulation Pourcents20AMO-AMC Pourcents20- Pourcents20janvier Pourcents202022.pdf).
Le point de programme propose, entre autres, que « Les médicaments ayant prouvé leur efficacité sont remboursés à 100 pour cent. » C’est à dire que tout médicament dont les propriétés curatives, préventives ou de diagnostic revendiquées sont confirmées par des études d’efficacité de qualité devraient être complètement pris en charge par l’assurance maladie obligatoire (AMO).
En réduisant l’intérêt d’un médicament à son efficacité, une telle proposition engagerait l’AMO à rembourser un grand nombre de produits revendiquant un effet thérapeutique avéré mais dont l’utilité est faible voire nulle. A titre d’exemple à l’heure actuelle les médicaments contenant du sildénafil ne sont remboursés que pour les patients dont les troubles érectiles sont causés par des pathologies bien précises, dans le scénario proposé par le point de programme actuel ils seraient systématiquement pris en charge car efficaces. De même, un hypothétique médicament anti-somnolence dont le principe actif serait de la caféine devrait, dans un tel scénario, être remboursé. [Rappelons que pour qu’une marchandise soit considérée comme un médicament par la loi il lui suffit d’être présentée comme telle](Chapitre Ier : Définitions. (Articles L5111-1 à L5111-4) - Légifrance Pourcents2F05 Pourcents2F2021&nomCode=LHIW4Q Pourcents3D Pourcents3D&page=1&query=toute+substance&searchField=ALL&tab_selection=code&typeRecherche=date&anchor=LEGIARTI000006689867#LEGIARTI000006689867).
Rajoutons que le rapport ayant inspiré l’adoption de ce point de programme suggère, dans l’hypothèse d’une application du scénario concerné, de mettre fin à la prise en charge par l’AMO de médicaments dont le service médical rendu est faible ou modéré (donc des médicaments efficaces). Le rapport propose également une gouvernance démocratique du panier de soin :Une réflexion devrait être engagée sur la gouvernance du panier de soins. Les médica- ments et les dispositifs médicaux remboursables sont fixés par des listes arrêtées par les ministres en charge de la sécurité sociale et de la santé, après avis de commissions d'ex- perts de la HAS (commission de la transparence et commission d'évaluation des disposi- tifs médicaux et des technologies de santé). Si ces décisions devraient continuer à être prises sur la base de l'expertise de la HAS, elles pourraient impliquer davantage les ac- teurs du système de santé et les représentants des usagers, à l'exemple du « comité du panier » en Israël. Cette implication pourrait se faire sous la forme d'un avis préalable, rendu par une formation restreinte au sein de la Conférence nationale de santé, ou par l'attribution du pouvoir de décision à une instance collégiale associant les ministres, l'UNCAM et les acteurs du système de santé et les représentants des usagers.
Considérant la formulation actuelle maladroite, et la proposition du HCAAM compatible avec le reste du point de programme (gouvernance de l’assurance maladie par des représentants de l’Etat, des hôpitaux, des professionnels de santé et des usagers) ainsi que les valeurs du PP, il est proposé la modification suivante
Contenu de la proposition
Dans le point de programme « La grande sécu : pour une réforme de la prise en charge des frais de santé par l’Assurance maladie » la phrase suivante est supprimée
Les médicaments ayant prouvé leur efficacité sont remboursés à 100 pour cent.
Dans le point de programme « La grande sécu : pour une réforme de la prise en charge des frais de santé par l’Assurance maladie » la phrase suivante est ajoutée
La liste des médicaments pris en charge par l’assurance maladie et les conditions relatives à cette prise en charge sont définies par celle-ci sur la base des critères suivants : gravité de l’affection, efficacité, effets indésirables, place dans la stratégie thérapeutique, caractère préventif, curatif ou symptomatique du traitement médicamenteux et son intérêt de santé publique.
Lien vers Congressus : Congressus : AP Novembre 2024 - Assemblée Permanente - Modification du point de programme "La grande sécu : pour une réforme de la prise en charge des frais de santé par l'Assurance maladie"
Rapporteur : @Lotullo
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le 28/10/2024 à 12:02Tu as mon soutien
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le 28/10/2024 à 15:19je me permets de remettre le lien sur la définition du médicament avec le texte de loi actuellement en vigueur :
Chapitre Ier : Définitions. (Articles L5111-1 à L5111-4) - Légifrance (2022 et non 2007)Pour débattre , dans le texte du PP on ne parle pas de service rendu (élevé / modéré / faible) ce qui laissait le champs d’action a tout médicament ou spécialité pharmaceutique ayant une vertu avéré (faible ou forte) sans non plus intervenir sur les critères d’éligibilités actuel.
Si toutefois il faut plus de précisions
à mon sens il faut apporter une précision à la reformulation :je précise qu’une des idées principale est de dégager le reste à charge et d’assurer l’équité d’accès aux soins.
merci pour le boulot.
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le 28/10/2024 à 23:35Le lien vers Légifrance est corrigé sur Congressus, bien vu.
Dans le modèle de la grande sécu un médicament est pris en charge à 100 pour cent ou n’est pas pris en charge. Je crains donc que cette précision ne fasse qu’ajouter de la confusion en laissant penser qu’il existerait toujours des taux intermédiaires de prise en charge par l’AMO, alors que ceux-ci seraient supprimés.
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le 29/10/2024 à 09:03Ça fait écho en moi avec le débat que nous avions eu sur certaines prescriptions de médicaments non remboursés. Ça me semble intéressant que cette notion de remboursement à 100% soit explicite quelque part (pas forcément dans cette phrase précisément).
Sûrement un peu hors sujet, quelle place à l’innovation et à l’évolution des pratiques et donc des remboursements ? -
le 29/10/2024 à 22:19comme vu a l’oral je serai pour une reformulation mais limité au deux premières lignes de la proposition.
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le 29/10/2024 à 23:00La phrase d’origine, selon moi, voulait dire deux choses : 1, les médicaments qui ne sont pas efficaces n’ont pas à être pris en charge et 2, les médicaments efficaces doivent être pris en charge à 100%.
Comme déjà dit, je pense que l’efficacité d’un médicament ne suffit pas à elle seule à justifier une prise en charge, d’où ma volonté de reformuler. Mais il est vrai que ma reformulation, prise hors contexte, correspond litérallement à la situation actuelle et est donc longue pour rien. Je propose donc :
L’assurance maladie rembourse à 100 pour cent tous les médicaments présentant un intérêt thérapeutique avéré.
Qu’en pensez-vous ?
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le 30/10/2024 à 08:56Suite a la discussion d’hier j’ai effectivement pas compris l’intérêt de s’immiscer sur ce sujet dans cette motion. C’est une forme d’ingérence sur l’institution tripartite responsable de l’évaluation des médicaments, non ?
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le 30/10/2024 à 23:17moi cette reformulation me convient tout a fait. du coup je soutiens.
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le 30/10/2024 à 23:23Alors le point grande sécu porte sur l’organisation tri partite (ce qui n’a pas été touché) et les modalités de de la prise en charge A 100%.
si j’ai bien tout compris, le point d’accroche portait uniquement sur le fait que la formulation de base pouvait exclure de la pec des médicaments avec un service rendu jugé par l’AM faible à modéré (mais pourtant efficace).
la nouvelle formulation permettrait d’éviter cet écueil.
La gestion de l’évaluation de la PEC d’un médicament incombe toujours de manière tripartite (dans notre proposition) à la nouvelle organisation de l’assurance maladie.
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Aucun amendement proposé