Dans son rapport public annuel de 2018, la cours des comptes met en évidence des déficits certains du secteur des aides à la presse de l’état. Elle définit les aides à la presse comme « toutes les dispositions se traduisant par un bénéfice économique pour les acteurs de la filière –éditeurs, journalistes, diffuseurs, vendeurs colporteurs, imprimeurs, dépositaires, messageries –, qu’il s’agisse de crédits budgétaires ou d’exemptions fiscales ou sociales, inscrites au budget du ministère de la culture ou à ceux d’autres ministères, et qu’ils constituent ou non des dépenses ou des manques à gagner pour les finances publiques (aménagement de la responsabilité élargie du producteur, annonces judiciaires et légales) ». - https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/2018-01/12-aides-presse-ecrite-Tome-2.pdf
Elle qualifie l’ensemble de ces dispositifs comme « foisonnant, insuffisamment transparent, et d’un impact incertain ». Ces dispositifs maintiennent en vie des médias qui sont possédés par un groupe réduit d’investisseurs ( https://www.monde-diplomatique.fr/cartes/PPA#&gid=1&pid=1 ), jetant le doute sur la démarche de pure information de ces médias.
Un rapport de la part de RSF donne une idée assez précise de l’impact des aides de l’Etat à la presse : fr_rapport_entrave_web_3.pdf 1.
Le texte proposé ci-dessous entend orienter la volonté politique du Parti Pirate quand à la gestion de ces aides.
Redirection vers des sociétés de médias
Le Parti Pirate propose que l’ensemble des aides à la presse soient redirigées vers des sociétés de médias. Julia Cagé, autrice de « Sauver les médias » définit ses sociétés comme des structures à mi-chemin entre la société par actions et la fondation. Elles sont des sociétés à but non lucratif, sans versement de dividendes ni possibilité pour les actionnaires de récupérer leur apport (de la même façon que dans la fondation). Mais à la différence de la fondation, si elle protège les droits de vote des actionnaires existants, elle donne également du pouvoir aux petits donateurs.
La société de média emprunte à la fondation le caractère illimité des dons qui bénéficient de réductions d’impôts. En contrepartie, tous les donateurs contribuant pour plus de 1% (pourcentage indicatif) au capital social d’une société de média, bénéficient des droits politiques de l’associé : les donateurs qui apportent moins de 1% peuvent se regrouper en association de donateurs et de salariés. Cela permet d’éviter à la fois le risque de dilution du capital et celui de prise de contrôle.
Les droits de vote dans la société de média concrétiseraient l’exercice du pouvoir : la loi fixerait un seuil de participation (qui pourrait être de l’ordre de 10% du capital) au-delà duquel les droits de vote progressent moins que proportionnellement avec l’apport en capital.
Le montant des réductions fiscales demeurant dans le même ordre de grandeur que le montant total des aides à la presse : soit 800 millions d’euros.
https://journals.openedition.org/questionsdecommunication/10247
Un exemple récent de la mise en place de tel médias est le cas médiapart : https://www.mediapart.fr/journal/france/020719/mediapart-rend-son-independance-irreversible?onglet=full
Restructuration des aides
Le Parti Pirate propose que ces aides soient simplifiées et mieux ciblées en s’appuyant sur certaines analyses de la cours des comptes.
Le Parti Pirate propose que soit mis fin au régime de l’abattement pour frais professionnels des journalistes. Cet abattement est utilisé par peu de journalistes et ne bénéficie plus des justifications de sa mise en place initiale.
Le Parti Pirate propose la suppression des taux de TVA super-réduit. Ce taux super-réduit a longtemps bénéficié à la presse papier uniquement. Depuis son élargissement, elle a pu amener à la mise en place de pratiques d’optimisation fiscales des pure player en ligne. Il s’agit ici également de rendre compte d’une volonté du parti plus générale concernant une réforme des systèmes d’impositions et de taxes, volonté de rendre plus lisible, de limiter les mécanismes d’avantages fiscaux afin de rendre l’impôt plus efficace et plus transparent.
Les aides devront se concentrer sur la presse d’information politique et générale (IPG). Il s’agit là de la seule presse permettant de répondre au besoin d’information du public pour effectuer des choix éclairés lors des votes, du maintient d’un pluralisme nécessaire au débat public.
Cette presse répond à plusieurs critères :
La périodicité doit être au maximum hebdomadaire
Elle doit apporter de façon permanente sur l’actualité politique et générale, locale, nationale ou internationale, des informations et des commentaires tendant à éclairer le jugement des citoyens
Elle doit consacrer la majorité de sa surface rédactionnelle à un contenu d’information politique et générale (enfin majorité, ça veut dire 1/3 apparemment…)
Cette presse possède des règles de publication précises (voir https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000020731248&cidTexte=LEGITEXT000006070987&dateTexte=20150720 et https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000025703237&cidTexte=LEGITEXT000006070987&dateTexte=20150720).
Cette liste est décidée par la CPPAP, une commission paritaire, visible www.cppap.fr/wp-content/uploads/sites/7/2019/10/publications-cibl%C3%A9es-au-24-octobre-2019.xlsx.
En cela donc, seront exclue de ses aides la presse spécialisée grand public (jeunesse, BD, sport, loisirs, culture), la presse technique et professionnelle (agricole, judiciaire), les journaux gratuits d’annonce.
Certaine particularité dans l’identification de cette presse semble poser problème lorsque l’on touche à la presse en ligne. La liste de la presse IPG en ligne semble bien plus longue et n’exclue pas certaines publications spécialisées (visible www.cppap.fr/wp-content/uploads/sites/7/2019/10/Liste-des-services-de-presse-en-ligne-homologu%C3%A9s-par-la-CPPAP-au-02-10-2019.xlsx). Il semble nécessaire d’harmoniser cette liste afin que les critères de la presse papier et de la presse en ligne soient le plus juste possible.
Enfin, le Parti Pirate propose que l’ensemble des dispositif d’aides accumulés jusqu’à présent soit redirigés vers une aide à l’exemplaire. Cette aide serait donc proportionnée à la quantité d’exemplaire distribuée et permettrait d’éviter une distribution opaque, profitant d’effet d’aubaine de cet argent publique.
Redirection vers des sociétés de médias
Le Parti Pirate propose que l’ensemble des aides à la presse soient redirigées vers des sociétés de médias. Julia Cagé, autrice de « Sauver les médias » définit ses sociétés comme des structures à mi-chemin entre la société par actions et la fondation. Elles sont des sociétés à but non lucratif, sans versement de dividendes ni possibilité pour les actionnaires de récupérer leur apport (de la même façon que dans la fondation). Mais à la différence de la fondation, si elle protège les droits de vote des actionnaires existants, elle donne également du pouvoir aux petits donateurs.
La société de média emprunte à la fondation le caractère illimité des dons qui bénéficient de réductions d’impôts. En contrepartie, tous les donateurs contribuant pour plus de 1% (pourcentage indicatif) au capital social d’une société de média, bénéficient des droits politiques de l’associé : les donateurs qui apportent moins de 1% peuvent se regrouper en association de donateurs et de salariés. Cela permet d’éviter à la fois le risque de dilution du capital et celui de prise de contrôle.
Les droits de vote dans la société de média concrétiseraient l’exercice du pouvoir : la loi fixerait un seuil de participation (qui pourrait être de l’ordre de 10% du capital) au-delà duquel les droits de vote progressent moins que proportionnellement avec l’apport en capital.
Le Parti Pirate propose que ces aides soient simplifiées et mieux ciblées en s’appuyant sur certaines analyses de la cours des comptes.
Le Parti Pirate propose que soit mis fin au régime de l’abattement pour frais professionnels des journalistes. Cet abattement est utilisé par peu de journalistes et ne bénéficie plus des justifications de sa mise en place initiale.
Le Parti Pirate propose la suppression des taux de TVA super-réduit. Ce taux super-réduit a longtemps bénéficié à la presse papier uniquement. Depuis son élargissement, elle a pu amener à la mise en place de pratiques d’optimisation fiscales des pure player en ligne. Il s’agit ici également de rendre compte d’une volonté du parti plus générale concernant une réforme des systèmes d’impositions et de taxes, volonté de rendre plus lisible, de limiter les mécanismes d’avantages fiscaux afin de rendre l’impôt plus efficace et plus transparent.
Les aides devront se concentrer sur la presse d’information politique et générale (IPG). Il s’agit là de la seule presse permettant de répondre au besoin d’information du public pour effectuer des choix éclairés lors des votes, du maintient d’un pluralisme nécessaire au débat public.
Cette presse répond à plusieurs critères :
La périodicité doit être au maximum hebdomadaire
Elle doit apporter de façon permanente sur l’actualité politique et générale, locale, nationale ou internationale, des informations et des commentaires tendant à éclairer le jugement des citoyens
Elle doit consacrer la majorité de sa surface rédactionnelle à un contenu d’information politique et générale (enfin majorité, ça veut dire 1/3 apparemment…)
Certaine particularité dans l’identification de cette presse semble poser problème lorsque l’on touche à la presse en ligne. La liste de la presse IPG en ligne semble bien plus longue et n’exclue pas certaines publications spécialisées (visible www.cppap.fr/wp-content/uploads/sites/7/2019/10/Liste-des-services-de-presse-en-ligne-homologu%C3%A9s-par-la-CPPAP-au-02-10-2019.xlsx). Il semble nécessaire d’harmoniser cette liste afin que les critères de la presse papier et de la presse en ligne soient le plus juste possible.
Enfin, le Parti Pirate propose que l’ensemble des dispositif d’aides accumulés jusqu’à présent soit redirigés vers une aide à l’exemplaire. Cette aide serait donc proportionnée à la quantité d’exemplaire distribuée et permettrait d’éviter une distribution opaque, profitant d’effet d’aubaine de cet argent publique.
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Cela permet d\u2019\u00e9viter \u00e0 la fois le risque de dilution du capital et celui de prise de contr\u00f4le.\r\n\r\nLes droits de vote dans la soci\u00e9t\u00e9 de m\u00e9dia concr\u00e9tiseraient l\u2019exercice du pouvoir : la loi fixerait un seuil de participation (qui pourrait \u00eatre de l\u2019ordre de 10% du capital) au-del\u00e0 duquel les droits de vote progressent moins que proportionnellement avec l\u2019apport en capital.\r\n\r\nLe montant des r\u00e9ductions fiscales demeurant dans le m\u00eame ordre de grandeur que le montant total des aides \u00e0 la presse : soit 800 millions d\u2019euros.\r\nhttps:\/\/journals.openedition.org\/questionsdecommunication\/10247\r\n\r\nUn exemple r\u00e9cent de la mise en place de tel m\u00e9dias est le cas m\u00e9diapart : https:\/\/www.mediapart.fr\/journal\/france\/020719\/mediapart-rend-son-independance-irreversible?onglet=full\r\nRestructuration des aides\r\n\r\nLe Parti Pirate propose que ces aides soient simplifi\u00e9es et mieux cibl\u00e9es en s\u2019appuyant sur certaines analyses de la cours des comptes.\r\n\r\nLe Parti Pirate propose que soit mis fin au r\u00e9gime de l\u2019abattement pour frais professionnels des journalistes. Cet abattement est utilis\u00e9 par peu de journalistes et ne b\u00e9n\u00e9ficie plus des justifications de sa mise en place initiale.\r\nLe Parti Pirate propose la suppression des taux de TVA super-r\u00e9duit. Ce taux super-r\u00e9duit a longtemps b\u00e9n\u00e9fici\u00e9 \u00e0 la presse papier uniquement. Depuis son \u00e9largissement, elle a pu amener \u00e0 la mise en place de pratiques d\u2019optimisation fiscales des pure player en ligne. Il s\u2019agit ici \u00e9galement de rendre compte d\u2019une volont\u00e9 du parti plus g\u00e9n\u00e9rale concernant une r\u00e9forme des syst\u00e8mes d\u2019impositions et de taxes, volont\u00e9 de rendre plus lisible, de limiter les m\u00e9canismes d\u2019avantages fiscaux afin de rendre l\u2019imp\u00f4t plus efficace et plus transparent.\r\n\r\nLes aides devront se concentrer sur la presse d\u2019information politique et g\u00e9n\u00e9rale (IPG). Il s\u2019agit l\u00e0 de la seule presse permettant de r\u00e9pondre au besoin d\u2019information du public pour effectuer des choix \u00e9clair\u00e9s lors des votes, du maintient d\u2019un pluralisme n\u00e9cessaire au d\u00e9bat public.\r\n\r\nCette presse r\u00e9pond \u00e0 plusieurs crit\u00e8res :\r\n\r\n La p\u00e9riodicit\u00e9 doit \u00eatre au maximum hebdomadaire\r\n Elle doit apporter de fa\u00e7on permanente sur l\u2019actualit\u00e9 politique et g\u00e9n\u00e9rale, locale, nationale ou internationale, des informations et des commentaires tendant \u00e0 \u00e9clairer le jugement des citoyens\r\n Elle doit consacrer la majorit\u00e9 de sa surface r\u00e9dactionnelle \u00e0 un contenu d\u2019information politique et g\u00e9n\u00e9rale (enfin majorit\u00e9, \u00e7a veut dire 1\/3 apparemment\u2026)\r\n\r\nCette presse poss\u00e8de des r\u00e8gles de publication pr\u00e9cises (voir https:\/\/www.legifrance.gouv.fr\/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000020731248&cidTexte=LEGITEXT000006070987&dateTexte=20150720 et https:\/\/www.legifrance.gouv.fr\/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000025703237&cidTexte=LEGITEXT000006070987&dateTexte=20150720).\r\nCette liste est d\u00e9cid\u00e9e par la CPPAP, une commission paritaire, visible www.cppap.fr\/wp-content\/uploads\/sites\/7\/2019\/10\/publications-cibl%C3%A9es-au-24-octobre-2019.xlsx.\r\nEn cela donc, seront exclue de ses aides la presse sp\u00e9cialis\u00e9e grand public (jeunesse, BD, sport, loisirs, culture), la presse technique et professionnelle (agricole, judiciaire), les journaux gratuits d\u2019annonce.\r\n\r\nCertaine particularit\u00e9 dans l\u2019identification de cette presse semble poser probl\u00e8me lorsque l\u2019on touche \u00e0 la presse en ligne. La liste de la presse IPG en ligne semble bien plus longue et n\u2019exclue pas certaines publications sp\u00e9cialis\u00e9es (visible www.cppap.fr\/wp-content\/uploads\/sites\/7\/2019\/10\/Liste-des-services-de-presse-en-ligne-homologu%C3%A9s-par-la-CPPAP-au-02-10-2019.xlsx). Il semble n\u00e9cessaire d\u2019harmoniser cette liste afin que les crit\u00e8res de la presse papier et de la presse en ligne soient le plus juste possible.\r\n\r\nEnfin, le Parti Pirate propose que l\u2019ensemble des dispositif d\u2019aides accumul\u00e9s jusqu\u2019\u00e0 pr\u00e9sent soit redirig\u00e9s vers une aide \u00e0 l\u2019exemplaire. Cette aide serait donc proportionn\u00e9e \u00e0 la quantit\u00e9 d\u2019exemplaire distribu\u00e9e et permettrait d\u2019\u00e9viter une distribution opaque, profitant d\u2019effet d\u2019aubaine de cet argent publique.","mot_explanation":"Dans son rapport public annuel de 2018, la cours des comptes met en \u00e9vidence des d\u00e9ficits certains du secteur des aides \u00e0 la presse de l\u2019\u00e9tat. Elle d\u00e9finit les aides \u00e0 la presse comme \u00ab toutes les dispositions se traduisant par un b\u00e9n\u00e9fice \u00e9conomique pour les acteurs de la fili\u00e8re \u2013\u00e9diteurs, journalistes, diffuseurs, vendeurs colporteurs, imprimeurs, d\u00e9positaires, messageries \u2013, qu\u2019il s\u2019agisse de cr\u00e9dits budg\u00e9taires ou d\u2019exemptions fiscales ou sociales, inscrites au budget du minist\u00e8re de la culture ou \u00e0 ceux d\u2019autres minist\u00e8res, et qu\u2019ils constituent ou non des d\u00e9penses ou des manques \u00e0 gagner pour les finances publiques (am\u00e9nagement de la responsabilit\u00e9 \u00e9largie du producteur, annonces judiciaires et l\u00e9gales) \u00bb. - https:\/\/www.ccomptes.fr\/sites\/default\/files\/2018-01\/12-aides-presse-ecrite-Tome-2.pdf\r\n\r\nElle qualifie l\u2019ensemble de ces dispositifs comme \u00ab foisonnant, insuffisamment transparent, et d\u2019un impact incertain \u00bb. 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