Quelles listes pour quelle Europe ? Et si nous partions du bilan commun ?
Nous proposons aux Pirates de signer cet appel au rassemblement, à l'initiative d'un adhérent EELV, pour une liste aux Européennes. Cette signature nous permettrait de nous donner un cap à la dynamique des élections européennes en France. Cette signature n'engage en rien les Pirates, elle n'est qu'un appel aux négociations avec nos partenaires historiques au Parlement Européen.
Cet appel a également été transmis à Régions et Peuples Solidaires.
Dans le cas où l'Assemblée Permanente rejetterait ce texte, nous proposons que les Pirates puissent le signer individuellement en leur nom propre, avec la mention "Parti Pirate" suivant le nom des signataires pirates.
=Quelles listes pour quelle Europe ? Et si nous partions du bilan commun ?=
Dans cette année préélectorale, beaucoup de débats ont lieu au sein des partis. On parle de programmes, de luttes, parfois d’alliances, un questionnement légitime pourvu qu’il ne soit pas déconnecté des autres. Dans ce cadre, nous souhaitons porter ce texte au sein de notre parti afin de défendre notre Europe – écologiste, fédérale, démocratique et sociale – et des possibles alliances qui en découlent, s’appuyant sur le bilan de ce qui a été mené.
Une Europe écologiste – C’est l’Europe qui fut à la pointe, contre l’état français, sur l’interdiction du Glyphosate, celle qui a fait passer les lois environnementales les plus fortes, permettant de faire tomber des lois destructrices au nom de la défense de l’eau ou de la biodiversité. C’est aussi par le travail de nos députés européens que la protection animale a le plus avancé, ou que le scandale des constructeurs automobiles masquant la réalité de leurs pollutions a pu être largement documenté, afin de défendre une nouvelle politique de transports. Bien sûr, il reste encore beaucoup à faire (par exemple sur la politique agricole), mais la voix écologiste porte en Europe, par sa présence constante. L’intervention du président de groupe Philippe Lamberts face à Emmanuel Macron l’a encore prouvé récemment.
Une Europe fédérale – C’est une Europe incarnée, existant dans les territoires, mais internationaliste et refusant toute xénophobie. Une Europe qui n’est pas marquée de frontières arbitraires, mais qui reconnaît les identités culturelles de tous, et le droit à chacun de s’y reconnaître, quels que soit son origine. Une Europe, au fond, qui reprend le droit à la « Découverte ou l’ignorance » que chantait si bien Tri Yann. Cette Europe existe, c’est celle de la charte des langues régionales et minoritaires, c’est celle qui fait que les plus indépendantistes des Écossais ont été les plus virulents anti-Brexit et que ce sont les indépendantistes Catalans qui sont le plus tournés vers l'Europe aujourd'hui. Cette Europe doit mettre en avant le principe du droit des peuples à disposer d'eux-même, en sortant de la logique archaïque et dépassée d'une Europe des Etats en évoluant vers une Europe des peuples, moderne et progressiste.
Une Europe démocratique – Car nous pourrons toujours souhaiter l’Europe, si elle se fait dans l’opacité elle ne pourra jamais être acceptée. Notre Europe parraine le prix Sakharov de la liberté de pensée, elle s’est déployée en défendant les lanceurs d’alertes jusque dans les tribunaux, et en faisant adopter une directive, ou en défendant un meilleur accès à la culture avec le rapport Reda. Cette Europe permet aussi une interpellation plus directe à travers les initiatives citoyennes européennes. Malheureusement, le chemin est encore coupé au milieu du gué, la Commission, défendant les intérêts des États, ayant le dernier mot sur un Parlement pourtant élu, mais non décisionnel. Nous sommes encore loin de la transparence et d’un véritable Parlement européen disposant d'un pouvoir législatif.
Ces trois idées fortes correspondent à trois blocs formant depuis plusieurs mandats le groupe Verts/ALE au Parlement européen : les verts (présents dans tous les pays européens), les fédéralistes (allant des indépendantistes écossais aux autonomistes) et les Pirates (une seule députée, mais présents dans de nombreux pays). Ces valeurs cardinales sont incarnées, défendues et ont un bilan au Parlement européen, un bilan commun.
Ces trois blocs, qui combattent ensemble et sont d’accord sur l’essentiel, sont aussi ceux d’une l’Europe sociale qui, au-delà du mantra, s’est incarnée par leurs luttes pour des mesures phares : le salaire maximum européen, une vraie taxe sur les transactions financières, un encadrement européen des temps de travail allant vers plus de partage, la suppression des paradis fiscaux au sein de l’UE, la fin du dumping social utilisant les travailleurs détachés...
Le rassemblement est une étape obligatoire pour redonner l’enthousiasme, alors rassemblons, mais sans ignorer ce qui existe. Ainsi, partant de l’union logique de partis au bilan commun au Parlement européen, nous pourrons plus encore ouvrir portes et fenêtre et accueillir qui se reconnaîtra dans ce rassemblement, pour y apporter sa nouvelle pierre.
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le 14/06/2018 à 17:55L'intérêt pour le PP à signer ce texte à l'heure actuelle est assez flou. S'intégrer au groupe des verts au Parlement n'en fait pas un allié naturel.
Discuter avec eux, oui. Signer un tel texte si le PP ne s'engage pas pour les Européennes pourquoi pas. Signer un tel texte dans le cadre d'une alliance, oui. Dans le contexte présent, cela parait inutile.
Après, imaginons que le PP se lance dans les Européennes et que des pirates souhaitent quand même plutôt rejoindre les listes d'EELV que celle du PP, cela ne me choquera pas vraiment même si c'est toujours un peu complexe à expliquer. Donc si des pirates pensent que signer ce texte en leur nom leur permettra de se positionner sur les listes EELV, pourquoi pas.
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